Depuis mars 2015, le divorce entre
Hideo Kojima et
Konami a fait couler beaucoup d'encre. Entre suppositions et faits avérés (
parfois mesquins), il est encore très difficile de savoir ce qui s'est véritablement passé derrière les murs de Konami.
Pour tenter de comprendre un peu plus pourquoi Hideo Kojima a été désavoué par Konami, Gamespot a posé la question à
Keiji Inafune, ancienne figure emblématique de Capcom.
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Keiji Inafune.
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« Les compagnies japonaises ne sont pas en cause » explique Keiji Inafune. « Je pense plutôt que, d'une manière générale, la culture japonaise accorde moins de respect aux créateurs (quelque soit le domaine) par rapport aux États-Unis ou aux pays européens. Même si le Japon a beaucoup de créateurs (que ce soit dans les domaines du jeu vidéo, des mangas, des animés), il est vraiment difficile pour eux de grandir à cause de ce manque de respect. Au Japon, le CEO a un statut plus important qu'un créateur. Même s'il ne crée rien, il a un statut social, de l'argent, et sa propre société. Il est bien mieux respecté qu'un créateur qui réalise quelque chose à partir de zéro. Ce ne sont pas propre aux compagnies japonaises, mais plutôt à la culture japonaise
Si vous demandez aux joueurs américains s'ils connaissent Shigeru Miyamoto, 90 pourcents d'entre eux vous répondront oui. En revanche, si vous posez cette même question au Japon, moins de la moitié des joueurs vous répondront par l'affirmative. Mais si vous leur demandez s'ils connaissent Mario, Zelda ou Nintendo, les joueurs japonais vous répondront qu'ils connaissent ces jeux. Par contre si vous leur demandez qui en sont les créateurs, presque personne ne saura vous répondre. Voilà la réalité. »
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Hideo Kojima et Keiji Inafune - Tokyo Game Show 2009.
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Même si Nintendo semble être l'exception qui confirme la règle, pour Keiji Inafune, cela pourrait bientôt changer. « La raison pour laquelle Nintendo pousse d'avantage ses créateurs vient du fait que son fondateur, Yamauchi-san, a, vraiment, poussé Miyamoto en tant que tel. Cela va devenir très difficile de poursuivre cette tradition, surtout après Miyamoto. Il est vraiment difficile de dire comment nous pourrions changer cela, parce qu'il y aura de moins en moins de créateurs connus par les médias et par le monde occidental. Je ne sais pas trop comment tout cela va évoluer. Même pour Hideo Kojima, je pense que certaines personnes le connaissent, mais il n'est pas bien connu du grand public. C'est une époque vraiment difficile. »
Bien connu pour ses critiques à l'encontre de l'industrie japonaise du jeu vidéo, Keiji Inafune a quitté Capcom en novembre 2010, peu après avoir critiqué son propre employeur. À l'époque, il estimait avoir fait le tour de son poste chez Capcom, soulignant même qu'il n'avait plus le courage d'assurer ses responsabilités « face à une hiérarchie de salarymen ». Comme Hideo Kojima, Keiji Inafune a quitté la boîte qui a vu naître sa carrière.
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Intro de Dead Rising 2 (2010).
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Gamespot
