A Hideo Kojima Game
 
Metal Gear Solid V :
Ground Zeroes


Développeur : Kojima Productions
Genre : Action-aventure
Plate-forme : PS3, Xbox 360, PS4, Xbox One, PC
Disponibilité : 20 mars 2014
Metal Gear Solid V
The Phantom Pain


Développeur : Kojima Productions
Genre : Action/aventure
Plate-forme : PS3, Xbox 360, PS4, Xbox One, PC
Disponibilité : 201X
 
ACTUALITES

Interview Donna Burke : de Shenmue à MGS, en passant par Silent Hill

05/01/2015 à 11:00 par Heidi Kemps - gaming.moe (traduction MetalGearSolid.be)
Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill

Vous souvenez-vous de la première fois quand vous avez vu le trailer de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain dévoilé lors de l’E3 2013 ? Vous rappelez-vous quand les premières notes de Sins of the Father se sont glissées dans vos oreilles ? Évidemment ! Mais que savez-vous de cette magnifique voix qu’on peut entendre également dans la chanson de Peace Waker : Heaven’s Divide ?

En plus d’être la voix de l’iDroid, vous serez peut-être surpris d’apprendre que Donna Burke, la chanteuse qui interprète ces deux chansons, a un CV riche en doublages et en travaux musicaux. Avec sa propre agence « Dagmusic », elle travaille encore aujourd’hui dans l’industrie vidéoludique du Japon avec des doublages de qualité.

J’ai eu la chance de discuter avec Donna sur son passé, sur ses anciens travaux, sur les raisons pour lesquelles elle est arrivée au Japon, sur l’industrie du doublage anglophone au Japon et tous ces accents anglais. Et bien sûr, sur ses magnifiques chansons de Metal Gear.

Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill


Merci beaucoup de nous avoir accordés cette interview, Donna. Tout d’abord, j’aimerais savoir comment avez-vous atterri au Japon ?

Je suis originaire de Perth en Australie de l’Ouest. Au début des années 90, beaucoup de gens me conseillaient de me rendre au Japon parce que c’était la fin de la bulle économique. À l’époque, j’étais en congé sabbatique en tant qu’enseignante au lycée. Comme mon rêve était de devenir une chanteuse et une actrice, je me suis dis que j’allais tenter le coup. Et je ne suis jamais rentrée à Perth.

Lorsque j’étais à Londres, j’ai postulé pour un poste de professeur d’anglais à Tokyo et je l’ai obtenu. Pendant un an, j’ai vécu très modestement parce que j’étais sur la paille. Mais j’étais certaine que quelque chose de génial allait m’arriver. Et la suite m’a donné raison.


Ça a l’air d’être comme ça pour beaucoup de gens : ESL (séjours linguistique) et des ramen dans l’assiette pendant la première année.

Oui, c’était le cas.


Votre mari vous a suivi ?

Non. J’ai rencontré mon mari au Japon. J’étais désespérée et célibataire à Perth, jusqu’à ce que j’arrive à Tokyo. On me disait que je n’aurais aucune chance ici, mais j’ai rencontré mon mari dans les premiers mois. D’abord, nous sommes devenus amis, puis nous avons commencé à sortir ensemble environ un an après mon arrivée à Tokyo.


« Heaven’s Divide » de MGS Peace Walker a été dévoilé pour
la première fois dans le trailer du TGS 2009.



Tout a commencé à Tokyo, alors.

Oui et je n’en suis jamais partie.


Qu’est-ce qui vous attirait au Japon ?

J’ai eu beaucoup de chance. Rien ne m’attirait au Japon. Je n’avais pas d’amour particulier pour ce pays. Je n’étais pas attiré par la culture du manga ou par les jeux vidéo. Beaucoup de gens ont cette image fantastique du Japon. Puis, quand ils y viennent, leur fantasme en prend un coup. Je n’ai jamais connu ça. Je suis venue comme ça, indifférente, sans aucun préjugé. Vraiment.

Je pense que cela m’a facilité la tâche. Je voyais les choses plutôt ainsi : « Wouah, cette mère emmène ses trois enfants à l’école à vélo ! On ne verrait jamais ça à Perth ! » J’étais capable de savourer l’apprentissage de la culture japonaise sans aucun préjugé. C’est pourquoi je n’ai jamais été déçue.


En effet, il se passe toujours quelque chose à Tokyo. Comment avez-vous lancé votre entreprise ?

C’était en 2004. Je travaillais comme chanteuse et comme doubleuse depuis 1997. Beaucoup de gens savaient qui j’étais. Un jour, un de mes clients se plaignait de devoir prendre l’avion pour Londres ou Los Angeles à chaque fois qu’il devait faire enregistrer des chanteurs. Comme je savais que je pouvais lui en proposer ici, j’ai lancé mon agence. Et cela a été étonnement facile.

Même après avoir vécu si longtemps au Japon, je ne parle pas très bien le japonais. J’en ai tellement honte que j’ai même traversé une période de déprime. Mais je m’en suis remise. J’ai d’autres talents. Mon talent c’est... de ne pas apprendre le japonais (rires).

Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill
Angela Orosco (Silent Hill 2).


Vous dites que vous avez fait du doublage depuis 1997. Comment avez-vous débuté dans ce domaine ?

D’abord on fait une démo. Là d’où je viens, ça doit être une présentation sur le travail qu’on a déjà effectué. Ce n’est pas le cas à Tokyo. Vous devez avoir une démo sur ce que vous êtes capable de faire. Je trouve que c’est une libération parce qu’on peut débuter dans une branche sans aucune expérience. Si votre démo est très bonne, alors vous pouvez commencer à travailler. C’est ce qui m’est arrivé. Beaucoup de mes amis se trouvent dans le même business. Nous nous échangions des combines à propos des agents qu’il était bon d’aller voir. Une des choses que j’ai apprise - et ce n’est pas uniquement valable qu’au Japon - c’est qu’il y a des agents qui essaient de vous arnaquer. En tant que doubleur freelance ou entrepreneur, si un client ou un artiste a un comportement déplorable, on peut facilement arrêter de travailler avec lui.


Quels furent vos premiers clients pour le jeu vidéo ?

Un de mes premiers boulots que je ne suis pas prête d’oublier est celui d’Angela pour Silent Hill 2. J’ai eu l’occasion de faire sa motion capture et doubler sa voix. J’ai également fait la mocap et les voix de certains zombies.


Oh, vous avez fait également de la mocap ?

Oui, c’était vraiment amusant ! En fait, on ne fait pas beaucoup d’auditions quand on est doubleur. Tout se fait grâce à la cassette de démo. En revanche, les auditions pour Silent Hill se sont déroulées comme un véritable casting. Il était vraiment dégoûtant. [Pour Claudia dans Silent Hill 3] je devais manger un foetus. Puis je devais devenir folle. Personnellement, je ne pourrais jamais regarder quelqu’un faire ça. C’était vraiment bizarre !

Il faut que vous sachiez que je ne joue pas vraiment aux jeux vidéo. Je ne suis même pas capable de regarder des films d’horreur. Ils me font beaucoup trop peur. Mais bizarrement, je peux faire une voix de zombie sans problèmes (rires). J’avais seize ans quand j’ai regardé Alien. Dès la première minute du film, j’avais une trouille bleue, rien qu’en écoutant la musique ! Je crois que je suis trop sensible aux bruits et à la musique. J’ai appris cela à propos de moi.

Toutefois, je peux peut-être regarder quelqu’un jouer à un jeu vidéo. En fait, je pense que c’est moi qui vais mourir, alors j’ai des réactions parasympathiques et mon système nerveux pète les plombs (rires).

Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill
Claudia Wolf (Silent Hill 3).


Je serais curieuse de savoir comment vous êtes arrivée chez Konami !

C’était avant que je ne fonde ma propre entreprise. Konami m’a demandé pour une audition via des agences de talents locales.


Il existe certaines rumeurs concernant les voix anglaises pour les jeux japonais sortis à la fin des années 90. Il paraît que certains développeurs cherchaient des gaijin [ndr: un étranger en japonais] au hasard dans la rue.

Je peux vous répondre honnêtement que cela ne m’est jamais arrivé ! Tous les gens avec lesquels j’ai travaillé étaient les meilleurs de Tokyo. Les gens ne réalisent pas qu’il y a énormément de doubleurs talentueux à Tokyo, parce qu’il y a une véritable industrie sur la production d’enregistrements pour des livres de cours en anglais. Pour beaucoup de doubleurs, c’est leur métier principal. Des talents, c’est n’est pas ce qu’il manque ici. Toutefois, il n’y en a pas autant qu’à Los Angeles, ça c’est certain.

Encore aujourd’hui, ça continue d’affluer. Il y a des gens qui téléphonent à ma société et qui s’étonnent du prix. Alors, ils préfèrent demander à des connaissances. Très bien ! Si ça leurs chantent d’essayer de trouver un prof d’anglais à un carrefour de Roppongi. Peut-être qu’il y en a qui s’y cache dans la foule.

Mais il ne s’agit pas seulement de talent vocal. Ils peuvent très bien avoir une superbe démo. Mais peuvent-ils bien suivre les consignes ? Ont-ils une palette diversifiée de voix ? Sont-ils agréables au travail ? Sont-ils professionnels ? Vous seriez surpris de savoir combien d’agences ont une bonne réputation uniquement parce qu’ils se pointent vingt minutes en avance au boulot, qu’ils ne sont jamais en retard, qu’ils sont super aimables et agréables. Oui, ils auront beaucoup de boulot, non pas parce que ce sont les meilleurs, mais parce qu’ils sont constants. Il y aura probablement des lecteurs qui se diront, « Je ne ferais jamais ça si j’étais dans cette industrie ! » Toutefois, il y aura toujours des idiots qui ne prendront pas conscience de la chance qu’ils ont.

Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill
Shenmue.


En plus de Konami, vous avez beaucoup travaillé avec Sega. Comment vous êtes-vous retrouvée à travailler avec eux ?

À l’époque, j’ai simplement auditionné avec ma cassette. J’ai bien peur que cela ne soit pas particulièrement intéressant.


Shenmue était-il votre premier projet avec eux ?

Je crois que oui. Je me rappelle m’être perdue chez eux car ils avaient à peu près cinq bâtiments autour de la même station de métro.


C’est vrai ! Et ils changent toujours ! À chaque fois que je m’y rends, leurs départements sont toujours dans des bâtiments différents !

Oui ! Je crois que Shenmue a vraiment semé le désordre chez Sega parce que c’était la compagnie qui dirigeait les talents en interne, et le temps leur manquait. Shenmue s’est retrouvé dans le Livre des Records comme étant le jeu le plus cher jamais conçu. Je peux témoigner qu’ils ont fait de sérieuses erreurs à propos des voix.


Pourriez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?

Je ne donnerais pas de noms. Mais je suis l’un d’entre eux. J’étais beaucoup trop bien payée, et j’en étais consciente. Pour ma séance d’enregistrement, j’ai été payée 100 000 yens, soit à peu près 700 euros. J’ai dit cinq mots. C’était super, j’étais assise à l’arrière, papotant avec mes collègues sur le fait d’être payés pour ne pratiquement rien faire.


On dirait bien que c’est que qui s’est passé avec Shenmue. Par la suite, vous avez également fait d’autres travaux pour Sega, dont un personnage qui m’est très cher : Vanessa de Virtua Fighter.

Ah, ce ne serait pas la pouffe avec un accent anglais ?


(Rires) On peut dire ça. En revanche, elle n’a pas d’accent anglais.

Oh, je crois me souvenir avoir pris un accent australien, mon accent natal. Mais voilà comment ça s’est passé : On me montre un script, une photo d’une femme aux seins énormes, et je ne fais que lire mon texte. C’est tout. Ce n’est pas particulièrement satisfaisant, artistiquement parlant. Je crois que c’est pour ça que les gens qui sont doués pour improviser sont bons pour faire ce genre de truc. Mais très sincèrement, ce n’était pas un grand souvenir pour moi.

[ndr: Plus tard, j’ai découvert que Donna n’a pas fait la voix de Vanessa dans VF5 - c’était Bianca Allen. Cependant, Donna est créditée pour avoir doublé Vanessa dans VF4 et Virtua Quest.]


Les alertes de la coque iDroid pour iPhone par Donna Burke.


Avez-vous reçu des directives de la part de l’équipe sonore japonaise ? Ou bien elle vous disait simplement : « on ne connaît pas l’anglais, on vous laisse faire » ?

C’était quasiment ça. Comme ils ont déjà embauché la voix, ils ont entendu ce qu’ils voulaient entendre. Donc, vous allez au studio, et vous faites trois ou quatre prises et ensuite ils disent juste « je veux celle-là ». La plupart du temps, ces gens sont très jeunes, donc en quelques sortes je les aide un peu: « Écoutez, je vais faire ça de quatre manières différentes et vous me dites laquelle vous préférez. » Et ensuite je fais le reste à la manière qui leurs conviennent. Je ne leur demande pas l’histoire du personnage. Je regarde la poitrine, la coiffure. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus. Une tenue sexy en cuir... C’est une pouffe ? Cool, je me cale dessus et je me lance.

Par exemple, pour la voix de l’iDroid que j’ai récemment enregistrée pour Metal Gear Solid V, je suis venue faire différents types de voix. À un moment, on m’a interrompue pour me dire : « Oui oui, cette voix-là ! ». C’est d’ailleurs à peu près de cette façon que je me suis exprimée pour les annonces du Shinkansen. Parfois, il arrivait qu’ils me corrigent : « Oh, tu le dis de manière un peu différente. » Mais la plupart du temps, je me cale et je me lance.


Et à propos de la chanson ? Vous avez également beaucoup travaillé dans ce domaine là. Je vais vous dire, j’étais sur place à l'E3 en 2013, et votre voix dans « Sins of the Father » était la chose la plus omniprésente et la plus puissante que j’ai entendue dans le salon. On pouvait l'entendre à travers tout l’immense hall de l’exposition.

C’était également le cas au Tokyo Game Show ! Je dois avouer que j’ai des frissons à chaque fois que je l’entends. C’est une chanson si géniale et fabuleuse. C’est vraiment un honneur d’y avoir participé. C’est la meilleure chanson que j’ai faite jusqu’à présent.


Trailer de l'E3 2013 de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain
(version longue, sous-titrée français).



Avez-vous contribué à la composition et aux paroles de cette chanson ?

Il arrive que je puisse écrire des paroles, ce qui est vraiment super car j’adore ça. Écrire des paroles en anglais sur une mélodie japonaise peut parfois devenir un vrai défi. Pour « Heaven’s Divide », on m’a donné les paroles. Certaines d’entre-elles ne me plaisaient pas beaucoup. Mais avec le recul, il est vrai que je ne savais pas à quoi cette chanson était destinée. J’ai tendance à travailler sur un projet sans en savoir trop. Grâce à mon passé dans l’improvisation, je me sens à l’aise à l’idée de ne pas tout connaître.

Pour revenir à « Heaven’s Divide », il y avait quelques paroles que je n’aimais pas. J’ai donc proposé à Akihiro Honda et à son équipe des paroles différentes. Et ils les ont acceptées. Dans le cas de « Sins of the Father », Honda-san est venu avec deux chansons différentes et il voulait que je chante de fausses paroles. Il m’expliquait que cette démo servira à Hideo Kojima afin qu’il ressente la sonorité de ces chansons. J’ai donc composé de fausses paroles, chanté les deux chansons. « Celle-là elle est mieux, mais on aime le moment de cette autre chanson » me disait ensuite Honda-san. Au final, les deux chansons sont à peu près mélangées.

Ludvig Forssell a ensuite écrit les vraies paroles et nous avons travaillé sur plusieurs démos. Tout ça c’est pour les fans. Ils sont vraiment gâtés par Hideo Kojima. Kojima Productions voulaient dépasser les attentes de « Heaven’s Divide ». Et ils ont monté le niveau si haut, si loin. Je pense vraiment qu’on a réussi. « Sins of the Father » est la chanson sur laquelle j’ai donné le plus de ma personne. Il a eu de nombreuses démos, plusieurs prises et Kojima-san revenait avec une liste de chose qu’il aimait ou qu’il n’aimait pas, des choses à changer ou à ne pas changer. C’était très amusant et très gratifiant.


À quel point Hideo Kojima était-il impliqué dans les séances d’enregistrement ?

Nous sommes allés à Los Angeles pour l’enregistrement principal de la chanson. Kojima-san n’était pas présent. Mais Honda-san oui. Ludvig, le pauvre, était coincé avec nous sur Skype, à moitié endormi, à écouter l’enregistrement. Pour l’iDroid, cependant, Hideo Kojima était présent pour l’enregistrement. Il était très impliqué dans cette partie-là. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne l’était pas pour l’enregistrement de « Sins of the Father ». Simplement, il n’était pas avec nous physiquement.

Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill
Ludvig Forssell et Akihiro Honda.


Est-ce qu’on vous envoyait régulièrement travailler en dehors du Japon ?

Non. D’ailleurs, ils voulaient enregistrer dans un studio un peu en dehors de Los Angeles, mais Kiefer Sutherland ne voulait pas aller aussi loin. Le studio dans lequel nous avons enregistré était le Capitol, le fameux studio où Judy Garland et Frank Sinatra ont enregistré eux aussi. C’était une expérience absolument formidable.

Le meilleur reste à venir. Le jour où Metal Gear Solid V sortira, croyez-moi, ça va être énorme !


Je n’en doute pas.

Nous avons travaillé sur cette chanson depuis décembre 2012, il y a maintenant deux ans. Les fans attendent depuis si longtemps.


Pour vos travaux de doublage et de chant, y a-t-il une demande particulière pour des accents spécifiques au Japon ?

L’accent américain est définitivement le plus populaire. Mais parfois, il y a des demandes pour des accents britanniques selon le personnage. Par exemple, Claudia dans Silent Hill 3 avait un accent anglais.

Interview de Donna Burke : de Shenmue à Metal Gear Solid, en passant par Silent Hill


Existe-t-il une raison particulière que l’accent américain soit si populaire ?

Le Japon ne réalise pas qu’il y a de si nombreux accents en anglais.


Leurs oreilles se sont-elles accoutumées aux voix des films hollywoodiens ?

Non, la plupart des Japonais ne font pas la différence entre les accents américain, anglais, australien ou néo-zélandais. Lorsqu’ils demandent un accent britannique c’est souvent parce que le public principal est anglais.

On a parfois des demandes spécifiques dans le monde du divertissement. Pour l’audition d’Ace Combat, Namco a spécifiquement demandé des accents australiens et irlandais. Ça varie maintenant que le public japonais est un peu mieux informé des différences.

Cependant, il arrive que même Hollywood se plante. Par exemple, pour Pacific Rim, ils ont pris deux Anglais pour faire des accents australiens. C’était douloureux pour nos oreilles australiennes !


Il est probable que votre rôle qui est le plus écouté soit celui d’annonceur dans le Tokaido Shinkansen, cet incroyable train à grande vitesse qui nous transporte à travers toute l’île d’Honshu au Japon. C’est évidemment un grand rôle. Quelles ont été les directives pour enregistrer ces annonces ?

Ils m’ont demandé un accent britannique parce qu’ils pensaient que l’accent précédent l’était également. En réalité, mon prédécesseur (pendant huit ans) était une Canadienne. En fait, elle avait un accent relativement neutre. Quand j’ai enregistré, j’ai d’abord pris un accent anglais. Mais j’ai dû tout recommencer. Je me suis dit qu’ils ne savaient pas ce qu’est un accent anglais, alors j’ai fini par adopter un accent australien chic.


Annonces dans le Shinkansen par Donna Burke.


Lorsque j’ai entendu ces annonces pour la première fois, je me rappelle que je n’arrivais pas à distinguer l’accent.

Si un Australien l’écoutait, je suis quasi-sûre qu’il reconnaîtrait une femme australienne. Pour les Américains, je pense, qu’ils s’attendent à ce que tous les Australiens s’expriment comme Steve Irwin. Donna prend la voix de Steve Irwin : « Welcome to the Shinkansen ! »


Pour conclure cette interview, quel est l’oeuvre qui vous tient le plus à coeur parmi tous vos travaux réalisés dans les jeux vidéo ?

Sans aucun doute « Sins of the Father ». Il y a quelque chose de vraiment puissant autour de cette chanson, au-delà des paroles. Simplement le son et les accords. Pour ce qui est du doublage, je dirais Claudia de Silent Hill 3. C’était le personnage le plus maléfique mais en même temps, c’est mon rôle le plus sympathique. C’était vraiment une folle. C’était très instructif de faire la motion capture et la voix. Je ne lisais pas simplement des lignes, je faisais bien plus que ça avec le personnage. Ça m’a pris des jours et des jours, c’était vraiment amusant.

Mais le plus étrange... C’est que je ressemble à Claudia maintenant !

À l’époque, je n’étais pas blonde. Maintenant je le suis, et j’ai les cheveux longs. Si je me rase les sourcils, je ressemble à Claudia !


Silent Hill 3 - Heather rencontre Claudia Wolf (Donna Burke).



L'article original est disponible en anglais sur Gaming.Moe. Interview réalisée par Heidi Kemps.
Traduction française par MetalGearSolid.be avec l'aimable authorisation de Heidi Kemps de Gaming.Moe. Un grand merci à elle !

Si vous êtes intéressés par le travail de Donna Burke, n'hésitez pas à faire un tour sur son site : donnaburke.com.

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5 Commentaires
Snaaaake Snaaaake
06/01/2015 à 23:05
Très bonne interview, merci.
Phoenyx74 Phoenyx74
05/01/2015 à 23:09
Je suis drôlement impressionné! La lecture de cette interview m'a presque autant ému que la découverte de Sins of the Father... ^^'

Mercis beaucoup! :D
Aujourd'hui j'avais besoin de ça, on est gâtés ici ^^
Noth Noth
05/01/2015 à 17:00
Merci pour la traduction de l'interview, sans quoi je ne l'aurais jamais lue.
Iroquois Plissken Iroquois Plissken
05/01/2015 à 14:03
Oui excellente traduction, merci, on apprend des choses sympa ! Et en plus c'est une bonne occasion de se refaire le trailer !
Lautreck Lautreck
05/01/2015 à 13:07
Wahou super article.
merci pour cette traduction, c'étais vraiment super instructif.



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