Depuis sa première apparition en mai 2000 à l'E3, Metal Gear Solid 2 était sans aucun doute le jeu le plus attendu de la PlayStation 2. Après avoir attendu près de deux ans en fantasmant sur les trailers plus beaux les uns que les autres, nous pouvons enfin jouer à la version définitive.


Scénario très prenant

Ce Metal Gear ne déroge pas à la règle. Articulée autour de la transmission du savoir et de l'information, le scénario est une nouvelle fois d'une richesse incroyable. Certes, il est complexe et on ne comprend pas tout dès la première partie, mais il est prenant et bourrés de rebondissements. Pour en savoir plus, allez faire un tour du côté de la section histoire. Sachez aussi qu'Hideo Kojima a gardé le plus grand secret du jeu jusqu'à sa sortie. Et ça, c'est du jamais vu !


Perfection ?

MGS 2 est un jeu particulièrement soigné, et ce, sur tous les plans. Il y a tellement de choses à dire que je ne sais pas par où commencer. La première chose qui frappe, c'est la technique du titre. Les graphismes sont d'une beauté à tomber par terre. Il suffit de voir la pluie s'abattre sur le tanker pour s'en rendre compte. Les décors fourmillent d'énormément de détails : les visages sont bien modélisés, les cheveux bougeant au vent, le clignements d'yeux, et j'en passe....
Les modèles physiques sont incroyablement impressionnants. Lorsque Snake frappe un soldat d'un balcon, le corps passera au dessus de la rambarde, un corps inerte s'adaptera à l'environnement de manière réaliste. Quand le joueur veut marcher sur le corps d'un soldat, Snake l'enjambera. Si il lui vient l'idée de faire une roulade dans un escalier, il se prendra une splendide gamelle. Son bandana a sa propre animation, il bouge en fonction des mouvements du héros. Pas de doute, Kojima et sont équipe sont plus perfectionnistes que jamais.


Jouabilité surpuissante.

Les mouvements de Snake sont particulièrement nombreux. Et pourtant, après un petit temps d'adaptation, Snake se contrôle au doigt et à l'oeil. La sensibilité de la Dual Shock 2 est très bien utilisée. Les différences de pression du pad sont prises en compte. Comme dans l'opus précédent, Snake aura la possibilité de taper sur les murs, et d'étrangler ses ennemis. Pour les attirer, il aura la possibilité de lancer ses chargeur vide, ou mieux : déposer un magazine érotique sur le chemin de ronde. Le garde sera aux anges. Il ne se souciera plus de ce qui se passe autour de lui. Autres nouveautés : Snake peut effectuer des roulades, se suspendre (et faire de l'exercice, si si !), de tirer en vue subjective. Du coup on gagne en précision.

Souvenez-vous dans MGS sur PSone, quand Snake tirait sur le pied d'un ennemi, c'était la tête qui était touchée. Dans cet épisode, les effets des balles sont gérés en fonction de leurs points d'impacts ! Si Snake tire sur le genou d'un terroriste, sa rotule éclate. Pour endormir un garde avec des fléchettes tranquillisantes, il faudra viser un point stratégique, comme la tête ou le coeur, pour que l'effet soit rapide. Si il vise un pied, le temps sera très long avant que le garde soit aux pays des rêves. Il peut aussi tenir en joue les ennemis. Ensuite, libre à Snake de l'assommer, de le fouiller, de l'endormir ou de le tuer. Il aura la possibilité de cacher le corps dans une armoire.

A noter que l'animation est parfaite. Il n'y a aucune rupture entre le moment où Snake prend le corps (ou qu'il le cache) et le moment où l'on joue. Si Snake est en difficulté, il peut aussi tenir un ennemi en otage.
Ses camarades hésiteront alors à vous tirer dessus. Quand il est contre un mur, Snake peut maintenant se pencher pour glisser un regard furtif. De cette manière, il peut même tirer et très vite se protéger.
Les renforts sont mieux armés et possède des boucliers en plexiglas. Leur animation est fantastique. Ils parlent, se couvrent, cherchent dans les placards où Snake à la possibilité de se cacher. Dans ce cas là, le radar devient une caméra et vous montre les mouvements de vos poursuivants fouillant la salle. Si ils vous ont vus entrer dans une salle, ils n'hésitent pas à lancer une grenade aveuglante avant d'y pénétrer. Par contre, si ils ne trouvent strictement rien, le mode évasion passe en caution, et les gardes sont alors plus vigilants jusqu'à ce que tout redevienne normal.

Si une caisse parait suspecte, le terroriste tapera d'un coup de pied dedans pour analyser son contenu avant de la soulever. Si ils sont deux sur le coup, pendant que l'un fait le travail, l'autre tiendra en joue la caisse. Snake doit alors agir très vite. C'est clair, une fois repéré, Snake aura du mal à se défaire de ses ennemis. Le joueur est très souvent surpris par la réaction d'un soldat, même après plusieurs parties ! Le comportement des gardes est vraiment très impressionnants. C'est à croire qu'ils sont vivants. Beaucoup de gardes ont une attitude différente des uns des autres. Il y en a qui dorment, d'autre écoutent de la musique. Il y en a même qui pue !!!



Mais encore ?

Et puis il y a cette chasse au Dogtags, ces plaques d'identifications que les soldats portent pour pouvoir les identifier lorsqu'ils sont morts. Chaque personnage du jeu en possède une. Les récolter amènera au joueur des bonus parfois très pratiques comme le camouflage optique ou le bandana. Cette chasse n'est pas de tout repos. Si certain garde se laisse faire au premier « freeze » que Snake lance, d'autres sont plus coriaces et il faudra les intimider comme par exemple tirer au ras de leur tête. A vous de voir.

Les personnages du jeu sont une nouvelle fois très charismatique. Ils ont chacun leur propre personnalité, leur propre histoire et leur propre conviction.


J'ai plus de mains !

Quand aux armes, elles sont une nouvelles fois nombreuse. On trouve le M9 pour tirer des flèches tranquillisantes, USP, Socom, Kalachnikov, M4, PSG-1, Nikita, Stinger, Lance grenade, grenades diverses, C4, etc. Si il le veut, le joueur peut terminer MGS 2 sans avoir tuer personne ! Il est également possible de tirer dans des bouteilles, dans des sacs de farine, dans des casseroles, dans des pastèques,... Tirez sur une bouteille de ketchup par exemple. Le contenu s'est étalé en fonction de l'impacte de la balle. Lors des fusillades, c'est très impressionnant, tout éclate autours de vous. Les taches de sang sont également gérées sur les murs. A vous de refaire la déco des couloirs ! Il est possible de tirer dans des canalisations, le jet de vapeur aveuglera pendant un temps l'ennemi. Quand Snake est caché dans une caisse et qu'il est malheureusement repéré, les terroristes ne se gêneront pas à le tirer dessus. Les développeurs ont même pensé aux filets de lumière visible en vue subjective ! Phénoménal !

Sous la pluie, quand on est en vue subjective, des goûtes tombent comme si c'était une caméra. Impressionnant !
Il n' y a pas de doute, on frôle la perfection !


Test de QI

L'intelligence artificielle des terroristes est d'une efficacité diabolique. Ils ont l'oreille plus fine, leur vue a gagnée en efficacité. Ils sont capables de repérer des ombres suspectes, ainsi que des traces de pas humides et même les taches de sang quand Snake est touché. Si l'un d'eux venait à découvrir le corps inanimé d'un de leur camarade, il n'hésite pas une seconde. Il s'empare de sa radio et appelle de l'aide. Si celle-ci est endommagée (Snake peut aussi tirer sur les radios), le terroriste filera appeler de l'aide.
La caméra est toujours bien placée, comme d'habitude. Les nombreuses cinématiques du jeu sont mises en scène de façon magistrale. C'est pas nouveau : Hideo Kojima se passionne pour le cinéma. L'entrée de Snake sur le tanker restera inoubliable dans l'histoire du jeu vidéo. Les cinématiques nombreuse et parfois longues ne sont en aucun cas ennuyantes. Le sujet principal de cet épisode est la transmission du savoir et de l'information. Hideo Kojima va plus d'une fois surprendre le joueur. Il sera mené à réfléchir sur la question du libre arbitre. Bien sûr, tuer ou non, aborder telle situation de telle manière, faire du tourisme,... sont des choix. Mais le jeu va beaucoup plus loin, au-delà de ce que vous imaginer. On atteint ici une autre forme d'interactivité.



The Songs of Liberty

L'ambiance sonore est d'une très bonne qualité. On a droit à d'excellents doublages américains. Notez que certaines cinématiques sont en 5.1. Côté musique, c'est du tout bon. On trouve Nokiro Hibino, Rika Munanaka mais aussi le compositeur américain Harry Gregson-Williams (Ennemis d'Etats, The Rock, Shrek).


Taches (?)

Malheureusement il y a quelques points négatifs à noter, juste histoire de chipoter. Metal Gear Solid 2 laisse un goût d'inachevé sur la fin. Pourquoi ? Parce que le jeu a été touché par le syndrome du 11 septembre. La fin du jeu se passe à Manathan et toutes les cinématiques comportant les Twin Towers ont été effacées. Malgré cela, Metal Gear Solid 2 est bien le chef d'oeuvre de la PlayStation 2. Il serait dommage de passer à coté.


Bonus

La version européenne est comme d'habitude la dernière à sortir. Cependant Konami nous offre un DVD bonus. Il contient un making-of de 40 minutes ainsi que des trailers, des artworks, des bandes annonces,... A voir !



Pour résumer :

Encore une fois Kojima nous présente une petite perle. MGS2 possède des graphismes incroyables, un scénario bluffant, des musiques phénoménales et des surprises à la pelle. Bref on s'en prend plein la poire et le mot est faible. En plus le jeu est en anglais sous-titré français ce qui donne un plus au jeu par rapport au premier MGS sur PSX où le doublage français était exécrable. Une critique sur ce jeu malgré tout : son prix qui est un peu élevé et un petit goût d'inachevé. Mais ce sont des détails quand on voit le jeu tourner dans le monolithe noir. Un must à posséder ! Vivement MGS 3 !